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Menaces sur les plateformes hôtelières en ligne : la position de l’ETTSA

L‘association européenne des technologies et des services de voyage (ETTSA), qui regroupe les principaux systèmes de distribution de voyages et agences de voyage en ligne d’Europe, déplore vivement la décision de la Commission de l’économie et des redevances du Conseil des États (CER-E). «Les « clauses de parité étroite » en vigueur en Suisse sont un véritable outil permettant d’éviter une exploitation excessive des services (par opportunisme) des agences de voyage en ligne et de garantir leur rémunération», explique Christoph Klenner, secrétaire général de l’ETTSA. «Elles constituent un instrument permettant d’établir une situation équilibrée en termes d’intérêts et des conditions concurrentielles justes entre les agences de voyage en ligne et les hôtels.»

Aucune restriction de la concurrence
Concernant les clauses de parité actuellement en vigueur, on parle de « clauses de parité étroite ». Contre l’avis majoritaire au sein de la CER-E, les hôteliers ne sont pas restreints dans leur politique tarifaire. Ils peuvent, en outre, proposer différents prix sur diverses plateformes et offrir des prix plus avantageux aux clients par téléphone, par e-mail ou à la réception de leur établissement. Les hôteliers sont libres de fixer leurs prix, sans aucune restriction. Ils peuvent, en outre, proposer différents prix sur diverses plateformes et offrir des prix plus avantageux aux clients par téléphone, par e-mail ou à la réception de leur établissement. Il leur est simplement défendu de proposer des nuitées à un prix moindre sur leur propre site Web. Selon une enquête réalisée par la Haute École de Gestion et Tourisme Valais-Wallis (HES-SO) , seules 12,5% des réservations effectuées en 2015 l’ont été directement via le site Web des hôtels.

Avantages conséquents pour les consommateurs
Si le parlement adopte la motion 16.3902 sur l’interdiction des contrats captifs des plateformes de réservation en ligne vis-à-vis de l’hôtellerie, les conséquences seraient négatives pour les consommateurs: la transparence accrue par la possibilité de comparer les prix et l’évaluation des clients sur les plateformes de réservation incitent les hôtels à améliorer leurs services et à maintenir leurs prix bas. «Les agences de voyage en ligne ont contribué à une amélioration conséquente de la concurrence, de la transparence et de la protection des consommateurs», explique Jean-Philippe Monod de Froideville, président du comité de l’ETTSA et vice-président Government & Corporate Affairs EMEA d’Expedia. «Aujourd’hui, un éventail de choix considérable permet aux consommateurs de rechercher de manière rapide, gratuite et dans leur propre langue les offres qui leur conviennent le mieux et de les comparer».

Bénéfice pour les hôtels petits à moyens
Une interdiction des clauses de parité serait également préjudiciable pour les hôtels indépendants petits à moyens: ils représentent l’immense majorité des réservations via les agences de voyage en ligne. Ils disposent souvent de moyens limités en termes de marketing. Les agences de voyage en ligne leur offrent un accès facile et abordable à des millions de touristes du monde entier. Sans la possibilité d’une comparaison neutre, offerte par les agences de voyage en ligne, les consommateurs devraient de nouveau se fier essentiellement aux informations de la vente directe. Cette transparence réduite conduirait à terme à des hausses de prix et à des avantages concurrentiels pour les plus gros opérateurs.

Aucune tendance à l’échelle européenne
Dans son argumentation, la CER-E explique que tous les pays voisins de la Suisse auraient interdit les clauses de parité étroite par voie légale ou par décision des autorités compétentes en matière de concurrence, ou bien seraient sur le point de le faire. En réalité, les clauses de parité étroite n’ont été interdites qu’en France et en Autriche. En Allemagne, l’autorité compétente décide au cas par cas. De plus, cette restriction ne s’applique qu’à une partie des prestataires, et elle est actuellement contestée sur le plan juridique. La plupart des autorités européennes compétentes en matière de concurrence acceptent les « clauses de parité étroite » comme un moyen légitime d’éviter les comportements opportunistes.

L’ETTSA et ses membres vont œuvrer pour que le Conseil des États prenne réellement en compte les préoccupations des agences de voyage en ligne et les conséquences négatives de la motion sur les consommateurs et la situation touristique et économique de la Suisse afin qu’il renonce à suivre la recommandation de sa commission.

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